retour Accueil  L'Ancoeur de sa source à Saint-Méry

C'est dans la plaine de Brie, entre Mormant et Nangis, que l'Ancoeur prend sa source. Difficile de dire l'endroit précis puisque le sol a été drainé par l'amménagement de fossés et la pose de drain au XIXème siècle. Pourtant il est admis depuis des siècles que c'est près de la ferme du même nom, près de la RN 19 à Bailly-Carrois, que ce ruisseau prend sa source.

Ferme d'Ancoeur © Lucien V.
Ferme d'Ancoeur, près de Bailly-Carrois (voir une autre vue).
© Lucien V. (septembre 2007)

D'où vient ce nom d'Ancoeur ? Dans un dictionnaire ancien, on trouve “ ancoeur : s. m. Art. vét. Enflure du fanon des bêtes à cornes. On dit aussi avant-coeur ” (*1). Quel rapport avec ce cours d'eau : la forme ? Ou faut-il trouver une autre explication...

Grandpuits - Bailly-Carrois

Ile-de-France - Département Seine-et-Marne - Canton Mormant - Code postal 77720 (Insee 77211)
Population (1999) 953 habitants - Altitude 120 m - Superficie 2450 ha

Communauté de communes de La Brie Nangissienne

Commune formée en 1972 par la réunion de Grandpuits et de Bailly-Carrois.

Bailly-Carrois

Bailly et Carrois forment 2 villages sur les cartes de Cassini. Bailly est mentionné au 13ème ; église à la collation du chapitre cathédral de Sens. Aujourd'hui on trouve Bailly-Carrois et un hameau : Carrois.
“ Cette commune se compose de deux paroisses, Bailly et Carrois. ” (*2)
Théâtre du combat de Grandpuits (21 octobre 1870). L'abbé Verger, futur assassin de Mgr Sibour, archevêque de Paris, fut curé de Bailly-Carrois en 1852.
C'est près de ce village, à la ferme d'Ancoeur (Encoeur sur les cartes de Cassini) que la rivière “ Ancoeur ” prend sa source.
“ A un demi-quart de lieue, à l'ouest, se trouve la ferme de l'étang d'Ancoeur, d'où part le ruisseau qui sous le nom de Ru d'Ancoeur, passe à La Chapelle-Gauthier, Blandy, Maincy, se joint à l'Almont, et va tomber dans la Seine à Melun. ” (*2)
“ Le meunier Lorin figure dans les registres paroissiaux du règne de Louis XV. [...] Les registres paroissiaux du règne de Louis XVI mentionnent un moulin à Bailly, et il existe une plaine du moulin de Bailly. Mais il ne reste plus de traces de ce moulin. ” (*3)

Grandpuits

Granpuy sur les cartes de Cassini. Mentionné au 12ème ; église à la collation du prieur de l'abbaye de Saint-Denis, près de Paris.
En 1495, un document relate “ Le moulin à vent des Tanneres assis en la paroisse de Grandpuits ”. Ces renseignements semblent indiquer qu'il y a eu un moulin au lieu dit “ Les Tesnières ”…
En 1385, on trouve, “ Ung molin à vent au terroir de Grandpuis ”. En 1583, “ Le moullin à vant de Grandpuys ”. En 1570, “ Le moulin à vent vulgairement appelée le Moulin de Grandpuits ”. En 1669, “ le moulin à vent dudit Grandpuis ”.
En 1506, on trouve, “ Le Molin Girard ”. En 1696, “ Moulin Girard ”.
(*3)
“ Moulin de Grandpuits, moulin farinier (à vent) de M. Jean Patron, en l'an X ” (*4)
“ Le moulin de Boisboudran, qui appartenait à M. de Ségur, vient d'être abattu. ” (*2)

Depuis sa source, le ruisseau ne traverse pas ces villages mais les champs cultivés. Il n'y a pas encore de vallée proprement dite. La région est composée de grosses exploitations, appartenant souvent aux propriétaires des châteaux voisins.

Ferme des Pleux © Lucien V.
Ferme des Pleux, entre Bailly-Carrois et Fontenailles. © Lucien V. (avril 2007)

Le ruisseau s'enfonce ensuite dans les bois, passant au nord du parc du château de Bois-Boudran et du golf de Fontenailles. Il est rejoint par le “ ru de Courtenain ” qui recueille les eaux du sud de Nangis (récupérant au passage les eaux du ru des effervettes). Ce ruisseau traverse le village de Fontenailles sous le nom de “ ru des tanneurs ”, avant de traverser le golf.

Suite vers : ru des Tanneries, ru de Courtenain, ru des Effervettes (Nangis, Rampillon, Fontains, Fontenailles) 

L'Ancoeur poursuit son chemin dans les bois, avant d'arriver dans les prairies de Saint-Ouen. Le nom du chemin qui longe le ruisseau, évoque le passé vigneron de la région. Les vignes étaient sûrement cultivées sur les flancs de la vallée.

Saint-Ouen-en-Brie

Ile-de-France - Département Seine-et-Marne - Canton Mormant - Code postal 77720 (Insee 77428)
Population (1999) 704 habitants - Altitude 106 m - Superficie 569 ha

Communauté de communes de La Brie Nangissienne

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Vue générale de Saint-Ouen depuis la vallée de l'Ancoeur © Lucien V. (2007)

Mentionné au 13ème ,“ S. Audoenus ”. Dépendance de l'abbaye de Saint-Denis, puis de la seigneurie de Grandpuits au XVIIIe. Le château de la Brosse fut reconstruit par le duc de Montmorency au XVIIIe. L'église, menacée de destruction, fut restaurée par un prêtre hollandais, le père Suffermans.
“ Saint-Ouen, autrefois archidiaconé et doyenné de Melun ; collateur, l'abbé de Saint-Denis. Il existe deux gouffres dans la prairie de Saint-Ouen, où les eaux entrent et se perdent en quantité. Cette commune renferme une carrière de pierres de grès, d'où l'on tire des pavés et du sable. Il s'y trouve une fabrique de tuilerie, briqueterie et carreaux. ” (*2)

La partie ancienne du village est construite sur la rive droite de la vallée où l'eau coule dans des prairies. Un parc est aménagé en promenade. Une source alimente un petit lavoir qui vient d'être restauré. Le cour d'eau poursuit son chemin et passe au nord de la Chapelle-Gauthier.

La Chapelle-Gauthier

Ile-de-France - Département Seine-et-Marne - Canton Mormant - Code postal 77720 (Insee 77086)
Population (1999) 1269 habitants (les Chapellois) - Altitude 102 m - Superficie 1733 ha

Communauté de communes de l'Yerres à l'Ancoeur

château de la Chapelle-Gauthier © Lucien V. (2003)

Château de la Chapelle-Gauthier. © Lucien V. (2003)

“ La Chapelle-Gauthier, aliàs La Chapelle, La Chapelle-Cernay, et ensuite La Chapelle de Thiboust de Berry. [voir carte de Cassini] Au XIIIe siècle, on commença à l'appeler la Chapelle-Gauthier du nom d'un chambrier du roi, qui rendit célèbre ce lieu, dont il était seigneur. ” (*2)
Eglise Saint-Martin à la collation de la collégiale de Champeaux. Située dans l'ancienne enceinte du village et dépendante du château, cette église date du XIIIe siècle, mais a été restaurée au XVIe, clocher typiquement briard du XVIe.
Le château appartint au XIVè à Jean Juvénal des Ursins, prévôt des marchands de Paris. Il fut reconstruit après 1616 par le prince de Condé. Le bâtiment situé au coeur du village est accessible par une passerelle empierrée surmontant d'anciennes douves. La grille d'entrée est en fer forgé du XVIIe siècle. Le château est composé d'un bâtiment central et de 2 ailes, l'une transformée au XIVe avec un bel escalier en fer forgé et l'autre, qui était l'aile des domestiques, avec le seul escalier du département qui ait conservé sa disposition ancienne. Les salles du 1er étage sont en assez bon état dont une comportant des boiseries du XVIIe siècle. Classé Monument Historique, il appartient à la commune depuis 1984.
carte postale église

La Fontaine et L'Eglise. © Collections particuliers

On peux encore voir les restes des fortifications qui entouraient le coeur du village et l'église.

“ Le ruisseau qui coule à La Chapelle est appelé le ru d'Auquier ; il y a un gouffre auprès des étangs, vers le sud-est. ” (*5) “ Le ruisseau qui passe à la Chapelle est appelé Ru d'Ancoeur, et non d'Anquier ni d'Anqueteuil. (*2)
“ Moulin de La Bistourie, moulin farinier (à vent) de M. Juy ; Moulin Grande Tour, moulin farinier (à vent) de M. Thomas, en l'an X ” (*4)
Le moulin à vent dit La Bistourie, appartient à madame veuve Jug.
M. le marquis de Chasseloup-Laubat est propriétaire [...] du moulin à vent appelé la Grande Tour. ”
(*2)

Bréau

Ile-de-France - Département Seine-et-Marne - Canton Mormant - Code postal 77720 (Insee 77052)
Population (1999) 343 habitants (les Breautins) - Altitude 115 m - Superficie 135 ha

Communauté de communes de l'Yerres à l'Ancoeur

Carte postale ancienne : Eglise et entrée du châteauMentionné au XIIe siècle : “ Broilum ” ; (le Breuil) nommé aussi “ Le Bréau ” sur les cartes anciennes.
Eglise à la collation de l'archevêque de Sens.
Siège d'un couvent et d'une ferme exploitée par des pénitents du tiers ordre de Saint-François, fondé en 1609 et qui a subsisté jusqu'à la Révolution de 1782. Vendue comme bien national, l'église a été transformée en grange.
Une chapelle est construite tout près du parc du château (en assez mauvais état).
La vue de cette carte postale (© collections particuliers) n'a pas changée, sauf l'état des bâtiments (en ruine) à l'entrée du parc.
Un lavoir est situé entre le parc et cette chapelle.

carte postaleL'église actuelle a sans doute été construite par les propriétaires du château, la famille Garreau, pour leur servir de chapelle. C'est à eux que l'on doit l'amménagement actuel du parc.
(carte postale ancienne © collections particuliers)

Carte postale ancienne Un pont en pierre (carte postale ancienne © collections particuliers), appelé “ Pont Napoléon ”, que certains n'hésitent pas à qualifier de gallo-romain, a été construit au milieu du XIXe siècle pour permettre aux propriétaires du château de traverser l'Ancoeur à pied sec.

Un peu plus loin dans les bois, une maison construite vers le milieu du XIXe, appelée le Chalet Suisse, sert de siège à la Fédération des Chasseurs de Seine-et-Marne.

carte postalePresque en face, de l'autre côté de la route, subsiste les restes de la tour du Moulin de Bisseaux qui cessa de tourner à la suite d'une tornade en 1888.
“ Moulin Bireau, moulin farinier (à vent) de M. Jean-Pierre Brule, en l'an X ” (*4)
“ Le moulin à vent de Bizeau appartient [...] à madame Garreau. ” (*2).

(carte postale ancienne © collections particuliers)

Le cours d'eau traverse le parc du château, puis forme plusieurs méandres dans les bois dits des “ Bordes-Challonges ”, au sud de Bombon. A cet endroit se trouvait une ferme, qui devint plus tard une maison forestière. Cet espace dépendait de Bréau avant d'être rattaché à Bombon. C'est aujourd'hui un espace naturel protégé acquis par le Conseil Général de Seine-et-Marne. Des parcours piétonniers permettent de découvrir la rivière, 2 sources alimentant une mare et une meule de grès en cours de taille qui gis dans les fourrés. La route, venant de Bombon en passant près de la “ Belle Grille ” du parc du château de Bombon, traverse la rivière sur le “ Pont Madame ”.

Bombon

Carte postale ancienneIle-de-France - Département Seine-et-Marne - Canton Mormant - Code postal 77720 (Insee 77044)
Population (1999) 912 habitants - Altitude 120 m - Superficie 1500 ha

Communauté de communes de l'Yerres à l'Ancoeur

Mentionné au 12ème, “ Bunbun ”, “ Bomboium ”.
L'église de facture rustique, placée sous le patronage de Saint-Germain, évêque de Paris, est inscrite à l'inventaire des monuments historiques. Elle était à la collation de l'abbé de Chaumes.
En 1926, une aventure survenue au curé de Bombon fit quelque bruit et engendra des chansons populaires.

(à droite, carte postale ancienne de l'église ; © collections particuliers ; voir photo récente de l'église)

carte postale ancienneLe château fut construit au XVIIème par les Brenne. De juillet à octobre 1918, il servit de Quartier Général à Foch, qui y reçut son bâton de maréchal.
(à gauche, carte postale ancienne du chateau de Bombon ; © collections particuliers)

“ Et il y eut d'abord "“ le vieux moulin de Charnoy ”" qui devait dater des premières seigneuries pour la banalité (obligation faite à chaque habitant de faire moudre son blé au moulin). Il y eut, et dès ce même XVIe siècle, le moulin près du point culminant de la paroisse.
En 1746, le moulin à vent " garni de fers tournants et travaillants faisant de blé farine " avec maison, terre, l'herbe de l'étang de Charnoy et le droit de banalité est baillé pour 250 livres annuelles, un gâteau ou un boisseau de flocons de farine à apporter le jour des Rois, une douzaine de poulettes le jour de la St-Germain et un cochon de lait.
Si d'autres " seigneurs " avaient le droit de dîme pour une part, le meunier n'en gagnait pas moins sa vie, et, comme la boulangère, avait des écus. ”
(*6)
“ Le premier Moulin de Bombon, moulin farinier (à vent) de M. Juy ; l'autre Moulin de Bombon, moulin farinier (à vent) de M. Brule, en l'an X ” (*4)
“ Le moulin à vent de Bombon appartient à M. de Montjay fils. ” (*2)

carte postale ancienneUn lavoir assez conséquent était situé à l 'ouest du village. Contrairement aux autres communes, traversées par des ruisseaux, Bombon ne peut compter que sur des sources pour alimenter ce lavoir. Il fonctionnait encore après guerre. Le bâtiment est encore visible (voir l'état actuel), la dernière fois que j'y suis passé il semblait y avoir des travaux, un espoir de le voir revenir dans son état initial ?
(à droite, carte postale ancienne du lavoir de Bombon ; © collection Christiane Wilfart)

carte postale ancienneL'Ancoeur poursuit son chemin, passant près du hameau des Trayans (vieilles maisons en ruine que l'on peut voir dans le film “ la soupe aux choux ”).
Anciennement, il y avait un prieuré de chanoines réguliers, Notre-Dame de Tréhans ou de Saint-Maur, dépendant de l'abbaye du Jard. L'ensemble fut vendu comme Bien National à la Révolution. Une famille y vivait encore dans les années 50.
(à gauche, carte postale ancienne du pont et du hameau des Trayans © collection Christiane Wilfart)


carte postale ancienne L'eau arrive ensuite au château de Montjay (abritant actuellement une maison de retraite), puis arrive sur la commune de Saint-Méry au lieu dit “ les vallées ”.
(à droite, carte postale ancienne du chateau de Montjay ; © collections particuliers)


(*1) “ Nouveau dictionnaire encyclopédique universel illustré : répertoire des connaissances humaines. &148; réd. par une société de littérateurs, de savants et d'hommes spéciaux sous la dir. de Jules Trousset (1886), éditeur : la Librairie illustrée ; source Europeana.

(*2) “ Essais historiques, statistiques, chronologiques, littéraires, administratifs, etc., sur le département de Seine et Marne : Canton de Mormant ” (A Melun, chez Michelin, imprimeur de la préfecture, éditeur. 1829 ; réédition Amatteis de 1982)

(*3) “ Grandpuits, petit village de la Brie ” par Georges Chaudieu ; monographie augmentée d'une étude sur Bailly-Carrois par M. Réale (édité par la SOFIAC pour la commune de Grandpuits - Bailly-Carrois en 1975)

(*4) “ État des moulins à farine de Seine-et-Marne en l'an X ” (A.N. F20 294) paru dans le bulletin Nº31 du C.G.H.S.M.

(*5) “ Voyage de Champeaux à Meaux fait en 1785 ” par l'abbé Henry de Goudemetz, chanoine du châpitre de Champeaux-en-Brie (publié par M. Victor Advielle chez A. Le Blondel, imprimeur-éditeur à Meaux en 1892 ; source BNF)

(*6) “ Bombon, Village Briard ” par J. et H. Clayette (1987) “ Lys Editions Amatteis ”


Suite vers : du ru de Varvanne à l'Ancueil 

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