Ile-de-France - Département Seine-et-Marne - Canton Melun - Code postal 77000 (Insee 77288)
Population (1999) 36 998 habitants (les Melunais) - Altitude 54 m - Superficie 804 ha
Communauté d'agglomération Melun Val de Seine
Anciennement “ Melodunum ” la ville s'est installée, comme Lutèce (Paris), sur une île au milieu de la Seine. Elle se développera ensuite sur les rives nord et sud.
Il y avait déjà un pont en bois quand “ Labienus ”, un des principaux lieutenants de César, conquis par surprise ce futur oppidum en 53 avant Jésus Christ. Les gallos romains construisirent un pont en pierre.
Le christianisme pénètre en Seine-et-Marne vers le IIIe siècle. Saint-Aspais, puis Saint-Liesne sont envoyés au Ve siècle par l'éveque de Sens pour répandre le christianisme à Melun… l´Empire romain s´étiole. Siège d'un éphémère évêché au VIe siècle.
A partir du VIIe siècle, batailles et partages de terres, les princes mérovingiens résident en Seine-et-Marne… Avec l'essor du christianisme, des monastères s´installent… A la fin du règne de Charlemagne, les Normands pillent cités, églises et monastères en remontant la Seine et la Marne. Melun fut ravagé par les Normands.
Peu avant l'An Mil, le Comte Eudes Ier de Blois, Comte de Chartres, occupe, grace à la trahison du chatelain, la forteresse de Melun qui controle le passage de la Seine en amont de Paris. Mais Melun appartient a Bouchard Comte de Vendome et de Paris. Le chateau est assiégé (voir enluminure de Jean Fouquet) sur ordre du roi, Robert le Pieux, par les soldats du duc de Normandie et repris. La ville servit ensuite de résidence aux premiers Capétiens (la tradition indique que c'est Robert le Pieux qui fit connaître le brie de Melun dont il était amateur).
Aux Xe, XIe et XIIe siècles, Paris et Melun ont à peu près la même importance. Elles étaient toutes les deux villes Royales : les rois venaient à Melun parce qu'il y avait un château puissant.
C'est à la fin du XIIe siècle, à partir du règne de Philippe Auguste, que Paris se mit à grandir plus vite que sa soeur jumelle.
Robert le Pieux, fils d'Hugues Capet, mourut à Melun en 1031. Henri 1er, son fils, y mourut également. Le Pape, Alexandre III préféra Melun à Paris comme refuge. Louis IX y fit de nombreux séjours. Pratiquement tous les rois jusqu'à Louis XIV ont séjournés à Melun.
Une partie du transport entre Melun et Paris s'effectuait sur la Seine, par bateau.
En 1359, Charles V et Du Guesclin reprirent la ville au roi de Navarre, Charles le Mauvais.
En juillet 1420 il fallut 5 mois de siège pour que le roi d'Angleterre vint à bout de la résistance des Melunais.
10 ans plus tard, Charles VII reprend la ville et en 1432 les Anglais la reprirent pour 3 ans et demi.
Le 14 septembre 1570 Charles IX nomme Tristan de Rostang, le seigneur de Vaux le Pénil, comme surintendant des bâtiments de Fontainebleau et Melun.
Henri IV s'empara de la ville en 1590, alors qu'elle était occupée par les ligueurs.
Vicomté érigée par Louis XIV en duché-pairie au profit du maréchal de Villars.
Au XVIIe siècle le château fort brûle, la tour saute (1647). En 1743 il est transformé en partie en bureau des coches d'eau et en écuries pour les chevaux de halage des bateaux. Les derniers vestiges disparaîtront en 1830. De l'ancien château sur l'île ne subsiste plus que le prieuré Saint-Sauveur.
Sur l'île St Etienne, se trouve la collégiale Notre-Dame du XIe et XIIe siècles qui compte parmi les plus anciennes églises d'Île-de-France. La maison de la Vicomté (hôtel renaissance) fut jadis la résidence du surintendant des finances Nicolas Fouquet, bâtisseur du château voisin de Vaux-le-Vicomte. L'église Saint-Aspais abritait au XVIe siècle l'illustre retable de Melun (actuellement au musée de Bruxelles).
La ville est composée de 5 anciennes paroisses :
Depuis le XIIe siècle 2 ponts permettent la traversée de la Seine et le passage sur l'île : le “ Pont aux Fruits ” (au nord) et le “ Pont aux Moulins ” (au sud).
Ce dernier compta jusqu'à 4 “ moulins pendants ” situés au-dessus de la rivière. Il s'effondra en 1835 et fut remplacé par plusieurs ouvrages successifs.
Les bords de Seine comptaient aussi d'autres moulins :
le “ Moulin Saint Sauveur ”, qui était dressé sur pilotis et rattachés à la rive par une passerelle.
un (ou des) moulin(s)-bateaux (“ Moulin Landry ”), embarcation en bois amarrée à poste fixe au bord du fleuve (que l'on aperçoit au premier plan).
On les distingue très bien sur une maquette de l'ile qui fait partie des collections du Musée de Melun.
On attribuait la qualité des anguilles de Melun au fait qu'elles se nourrissaient de la farine tombée des moulins établis sur la Seine. Moulins et anguilles ont maintenant disparus !
