retour accueil archives Louis Jonot (compléments 1914)

Extrait des Journaux de Marche du 228e RI :

JMO
Extrait du Journal de Marche et des Opérations (JMO) du 228e RI. Journée du 27 novembre 1914.
© site SGA Mémoire des Hommes

JMO
Extrait du Registre de Santé du 228e RI. Journée du 27 novembre 1914.
© site SGA Mémoire des Hommes

Récit de sa mort :

Avec les lettres qu'il avait adressé à sa femme, se trouve le récit de sa mort par un adjudant de sa compagnie :

 Monsieur Jonot que j'ai très bien connu, et qui avait l'estime de tous ses chefs et l'amitié de tous ceux qui l'ont connus, est mort dans les conditions suivantes.
Il a été frappé dans une tranchée de 1ère ligne située au Nord-Est de Maricourt (Somme) je ne puis préciser l'heure mais je puis dire de 8 heures à 10 heures du matin.
Le pauvre homme [...] était occupé à tirer dans les créneaux boches. Il se trouvait derrière une plaque de tôle aciéré [acéré ?] et venait de recharger son fusil pour la deuxième fois quand une balle allemande vint frapper devant son créneaux, il blagua avec un camarade qui était derrière lui, et s'apprêta à tirer de nouveau. Quand une deuxièmes balle arrivant frappa le fût de son fusil exactement à l'endroit où se termine le quillon. La balle arrivant un peu de biais, se redressa après le choc, suivait le canon du fusil, et passant par le trou du créneau vint le frapper au front. Son camarade appela son sergent arriva de suite, le lieutenant Cant la Cie également, qui donna l'ordre de l'emmener immédiatement à Maricourt.
Je suis resté à mon poste bien entendu et je préciserai moins ce qui s'est passé ensuite, mais je ne crois pas me tromper en disant qu'il est mort dans la soirée, sans en avoir conscience, n'ayant pas repris connaissance. Il a du être transporté à Suzanne village voisin de Maricourt et distant de 4 kilomètres, l'infirmerie spéciale du 228e étant là. Je crois bien me rappeler avoir vu la tombe de Jonot en avant du cimetière de Suzanne, la tombe parfaitement entretenue et une grande croix de bois avec son nom.

Lamarle Adj. 228e Gargenville S. et O. ”.

carte postale ancienneD'après les documents officiels : “ Louis Alexandre Jonot, soldat au 228e Régiment d'Infanterie, Nº matricule 16433, est décédé à Suzanne (Somme) le 27 novembre 1914, à 7 heures du soir, par suite de blessures reçues à l'ennemi : Mort pour la France ”.

Tombe de Louis Jonot :

Il est enterré dans un premier temps à Suzanne.

Carte pastale datée de 1920 © archives Jonot

Sa tombe (nº2730) se trouve, depuis 1923, au Cimetière Militaire de Rancourt (Somme).


cimetière militaire de Rancourt
Cimetière militaire de Rancourt (Somme)
© Photo Michel V. (1980)
plaque de la tombe Louis Jonot
Plaque sur sa tombe
© Photo Michel V. (1980)
tombe Louis Jonot
Tombe de Louis Jonot
© Photo Michel V. (1980)

Monument aus Morts de Rubelles Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Rubelles, situé en face de l'église, parmi les 5 noms de la guerre de 1914-1918, ainsi que sur une plaque à l'intérieur de l'église.

© photo Lucien V.

Par arrêté ministériel de 2 juillet 1922 (paru au Journal Officiel du 17 septembre 1922) :  JONOT, Louis, Alexandre ; Mort pour la France ; soldat courageux et dévoué. Blessé grièvement à son poste de combat à Maricourt. Mort des suites de ses blessures, le 27 novembre 1914, Croix de guerre avec étoile de bronze (Voir diplôme de la médaille militaire)

Dans les archives de la famille Jonot on trouve un brouillon de lettre demandant un réexamen de sa situation afin de ne pas partir au front vu sa charge de famille (et son âge). Ce brouillon a t'il été écrit au moment de la mobilisation ? Ou en apprenant qu'il quittait sa garnison de l'Eure pour partir au combat ? Ou après la mort de son frère Léa (front de la Marne) ?
En voici la transcription :

“ J'ai l'honneur de solliciter de votre bienveillance l'examen de ma situation dans le cas où vous désignez pour un(??) congé(??) des hommes de la classe 1893. Je suis laitier à Trois Moulins, commune de Rubelles par Melun, je me trouve être engagé pour la fourniture des 2 hôpitaux de la Croix Rouge à Melun ainsi que de la crêche municipale. Ma femme reste seule pour diriger mon commerce qui comprend 4 maisons avec 8 employés c'est à dire ma laiterie et 3 maisons de vente dans Melun et ce qui lui rend la tâche plus difficile c'est de se trouver avec des employés qui ne sont pas au courant du service, les principaux étant mobilisés comme moi. Je crains qu'elle ne puisse mener à bien cette tâche, ce qui serait la perte de mon commerce plus les ennuis qui resteraient pour moi du fait des fournitures ci-dessus pour lesquelles je suis engagé. Dans l'espoir que vous prendrez ma demande en considération, dans la mesure qu'il vous sera possible, j'ai l'honneur d'être mon Capitaine, votre tout dévoué. ”
Cette lettre a-t-elle été réellement écrite ? A t'elle été donnée à son Capitaine ? A-t-elle suivi la voie hiérarchique ? Beaucoup de questions sans réponse ; ce qui est sûr, c'est qu'elle n'a pas eu d'effet…


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