retour Accueil Découverte insolite et mystérieuse à Trois-Moulins

Histoire d'une découverte insolite et mystérieuse :

Dessin de Jean Claude Le Blay
© Dessin Jean Claude Le Blay,
secrétaire du GRAM
Pour alimenter les moulins de Trois-Moulins, le ruisseau a été détourné de plusieurs centaines de mètres afin de concentrer la hauteur de chute maximale en un seul endroit. Si ce ru venait à se boucher l'eau chercherait à rejoindre le fond de l'ancienne vallée en traversant bois, champs, terrains d'habitation, routes, … Pour éviter cela il faut veiller à dégager régulièrement les grilles situées en amont du premier moulin (Moulin du Roy), avant la chute d'eau et le déversoir. Louise Jonot, malgré son age et ses difficultés à marcher, se rendait matin et soir à cette grille et retirait tous les déchets qu'elle pouvait trouver : feuilles en automne, branchages, tontes de gazon, récipients en plastique, balles, ballons, jusqu'à des pneus (il faut dire que la plupart des objets sont jetés par des gens, enfants ou adultes, inconscients).
Un soir (de 1980 ?), Louise extrait, parmi les autres détritus, une bûche enduite de vase, de boue, et la jette sur le tas d'ordures ; elle revient sur cet objet, intriguée par ce bout de bois qui laisse apparaître des formes sous cette couche de boue. Elle la nettoie et constate que ces formes n'ont pas l'air naturelles et sont usées par un séjour prolongé dans l'eau. La forme est difficile à apprécier et il est difficile de dire si la ressemblance avec une tête humaine est due au hasard ou au travail d'un artiste.
Elle conserve cet objet et le montre volontiers à toutes les personnes qui passent la voir. Chacun a son appréciation et tout le monde est unanime pour dire que cet objet est très ancien.
Finalement cet objet rejoindra, pour expertise, un musée melunais, d'où il ne reviendra pas. Sans la présence d'esprit de Louise cet objet aurait sans doute été brûlé au milieu des autres détritus.
De cet objet on ne sait que peu de choses : Qui est-elle ? Œuvre sacrée (dieu Celtique ou Gaulois) ou œuvre d'un artiste local ? Comment est-elle arrivée là ? Naturellement ou déterrée à l'occasion de travaux ? Envasée depuis des siècles ou plus récemment ? D'où provient-elle ? Si elle a séjourné dans l'eau depuis plus de mille ans elle ne peut provenir que de Rubelles ou en amont (Voisenon) puisque le cours d'eau a été détourné sinon elle peut avoir été déplacée lors de travaux et tombée dans l'eau avec des gravats ? Beaucoup de questions sans réponses sauf si on venait à découvrir un site archéologique a proximité du ru.
Le grand regret de Louise Jonot aura été de n'avoir plus de nouvelles de cette tête, de n'avoir pas été mise au courant des résultats des analyses (datation, expertise, …). Même s'il est normal que cet objet, s'il représente un intérêt historique, ne reste pas en sa possession, on aurait pu l'informer, elle cette passionnée d'Histoire, des hypothèses et du devenir de cette statuette.

Louise nettoyant les grilles (photo Mme S.)
Louise jonot nettoyant les grilles du ru
(photo de Mme S. en novembre 1980)
© archives Jonot

Après plusieurs tentatives infructueuses, j'ai refais une recherche. J'ai frappé à la porte du service d'Archéologie, qui a transmis la demande au musée de Melun. En retour, j'ai eu la côte de l'objet (POA4E1), une photo et une invitation à venir la voir. Elle se trouve dans les réserves du musée. Merci pour ces informations.


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