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Monographie de Rubelles |
(30Z350)
Département de Seine-et-Marne
Circonscription d'Inspection primaire de Melun
Canton de Melun-nord
L'Instituteur
Gabriel Roulet
Notice géographique
I
Le village de Rubelles est situé à trois kilomètres nord-est de Melun. Il est à 48°34' de latitude nord et à 0°21' de longitude est.
Son altitude est de 68 mètres.
La population composée en grande partie de rentiers et de cultivateurs vignerons est de 177 habitants. Le territoire à une superficie de 391 hectares, dont environ 75 plantés en bois. Il est arrosé par le rû de Rubelles, et c'est de la limpidité de ses eaux qu'il tirerait son nom, ainsi que l'atteste un vieux document déposé aux archives départementales. Il est traversé par le chemin de grande communication de Maincy à Voisenon et bordé au nord-est par la route nationale n°36 de Soissons à Melun et au nord-ouest par la route départementale n°21 de Melun à Dammartin.
Le chêne, le bouleau, le charme, le frêne, le tilleul, l'acacia, le peuplier sont les seules essences de bois cultivées. Ce dernier pousse avec vigueur dans le voisinage des sources que l'on rencontre sur certains points du territoire. L'une d'elles, située au centre du village, peut débiter, d'après les expériences faites au printemps dernier, expériences auxquelles nous avons pu assister, un volume de 60 litres au moins par seconde. Sur une étendue de quelques mètres carrés, on voit parfois surgir plusieurs sources d'une eau fraîche et limpide qui fait le délice des promeneurs et rend de grands services aux ouvriers des champs pendant la chaleur de l'été. Toutes ces eaux alimentent le rû qui fait mouvoir des moulins et va grossir la rivière d'Almon, affluent de la rive droite de la Seine.
II
Le sol est sablonneux vers le nord, calcaire au sud-est dans la partie accidentée qui borde le territoire de Maincy. C'est de là qu'est tirée la marne servant à l'amendement. La partie nord est très fertile, on y cultive surtout comme céréales le blé et l'avoine qui donnent un rendement satisfaisant. Le seigle et l'orge n'y sont pour ainsi dire pas cultivés ; le maïs est coupé en vert pour la nourriture des bestiaux. Les betteraves industrielles et les betteraves fourragères trouvent place dans l'assolement.
Il n'existe pas sur le teritoire de prairies naturelles. En revanche, le trèfle, la luzerne et le sainfoin produisent abondamment.
La culture de la vigne qui était autrefois une des richesses du territoire est de plus en plus abandonnées. Le vignoble est destiné à disparaître sous peu, le rendement en raisin est satisfaisant mais la gelée vient compromettre la récolte avant la maturité. Le vin est de qualité médiocre surtout en ce qui concerne les deux dernières récoltes.
Les légumes cultivés en plaine concourent à l'approvisionnement des marchés de Melun.
L'agriculture tire ses bestiaux des pays d'élevage.
Rubelles comptait il y a quelques années, trois moulins à eau mus par les eaux du rû qui traverse le village. Un seul fonctionne actuellement, il est établi à Trois-Moulins sur la portion de territoire appartenant à Rubelles.
Disons en passant que le hameau de Trois-Moulins est partagé entre les communes de Melun, Maincy et Rubelles.
Son nom lui vient de trois moulins à eau qui composent à eux seuls, en grande partie, les habitations de ce hameau.
Il existe aussi à Rubelles une fabrique de tuiles et de briques dont les produits s'écoulent dans les villages voisins. Elle n'emploie que quelques ouvriers, le four, ancien système, chauffé au bois, ne permettant pas de suffire à une importante fabrication.
Une fabrique de faïence anglaise occupait, il y a trente ans environ, un assez grand nombre d'ouvriers. Aujourd'hui, les bâtiments de cette usine sont convertis en maisons d'habitation. Quoi qu'il en soit, ses produits sont actuellement très recherchés des amateurs.
Histoire de l'Enseignement
Le local scolaire restauré en 1877 date de 1843. Jusqu'à cette époque, la commune de Rubelles ne possède pas de maison d'école.
L'instituteur convertit en salle de classe une chambre de son logement. Le mobilier est tout primitif. Au centre de la salle, une table de bois grossièrement travaillée où prennent place les élèves admis à tracer des caractères d'écriture ; autour des murs, des bancs destinés aux autres. Une chaise tient lieu de bureau au maître ; point de cartes, point de tableaux.
Quant au traitement de l'instituteur, il se composait des sommes payées par chacun des élèves et s'élevait à un taux dérisoire, vu la populations.
Actuellement le local est satisfaisant sous tous les rapports ; il réunit les conditions d'hygiène réclamées par la loi. Le mobilier, récemment renouvelé est confortable, le matériel d'enseignement est suffisant et en bon état.
Malgré nos laborieuses recherches, nous ne pouvons, de 1780 à 1838, donner le nom des instituteurs qui se sont succédé à Rubelles. Peut-être, comme le rapporte la tradition, les enfants du village allaient-ils en classe à Voisenon, faute de maître chez eux. C'est là un point difficile à éclaircir, aucun écrit ne pouvant nous mettre sur la voie. C'est cependant ce que semble indiquer cette lacune de cinquante-huit ans pendant laquelle il nous a été impossible de trouver trace de l'instituteur. Quoi qu'il en soit, voici la liste aussi complète que possible, des instituteurs ayant exercé à Rubelles, liste établie d'après d'anciens registres de l'Etat civil, seuls documents à notre disposition.
Logue François | de 1737 à 1754 |
Auvert Gabriel | de 1754 à 1773 |
Remy Pierre | de 1773 à 1776 |
Cresson Jean | de 1776 à 1780 |
Interruption jusqu'en 1838 | |
Houdion Remy | de 1838 à 1840 |
Desaint Charles | de 1840 à 1841 |
Maubert Antoine | de 1841 à 1848 |
Feuillas Jean-Marie | de 1848 à 1852 |
Dubois Marie | de 1852 à 1853 |
Duchesne Louis | de 1853 à 1858 |
Morel Alexandre | de 1858 à 1869 |
Daburon " | de 1869 à 1877 |
Thiercelin " | de 1877 à 1879 |
Lacheny Emile | de 1879 à 1887 |
Roulet Gabriel | de 1887 à " |
Histoire locale
Rubelles n'a pas d'histoire locale, ou du moins, on ne lui en connaît point. Ses pacifiques habitants ont sans doute évité les tourmentes, cultivant en paix leurs vignes et leurs champs qui leur procuraient comme aujourd'hui aisance et satisfaction.
Retrouvez la version originale sur le site des Archives Départementales de S.-et-M.
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