retour Accueil Monographie de Maincy

(30Z243)

Seine-et-Marne

Circonscription d'Inspection primaire de Melun

Canton de Melun-nord

Commune de Maincy

Instituteur :

Aubé V. A.

Notice géographique

La commune de Maincy est l'une des plus importante de l'arrondissement de Melun ; elle fait partie du canton de Melun-nord.
Elle est bornée au nord par la commune de St-Germain-Laxis, à l'est par celle de Moisenay, au sud-est par les Cnes de Sivry-Courtry et de Vaux-le-Pénil, à l'ouest par le territoire de Melun et au nord-est par la Cne de Rubelles.
Elle est située à 4 kilomètres de Melun et à 49 kilomètres de Paris, par 48°33'9'' de latitude nord, 0°, 22' de longitude est et 89m d'altitude.
Le principal cours d'eau qui arrose son territoire est la rivière d'Almont ou d'Anqueuil. Cette rivière peu importante traverse le parc de Vaux-le-Vicomte et va se jeter dans la Seine à Melun. Son unique affluent dans la commune est le Rû de Maincy qui a sa source dans le village même.
Le Rû des Jumeaux sépare, au nord-est, la commune de Maincy de celle de St-Germain-Laxis.

Voies de Communication

Les voies de communication assez nombreuses qui desservent la commune sont les suivantes :

Les chemins ruraux sont au nombre de 21 ; leur largeur minimum est de 3m. L'on compte, en outre, 25 sentiers ayant une largeur moyenne de 1m ; cette largeur est portée à 2m pour quelques-uns.
Toutes ces voies de communication ont un développement total de 42 kilom., 671 ; et ils sont convenablement entretenues et assurent l'exploitation facile de toute l'étendue du territoire.

Maincy et sa population

Maincy, chef-lieu de la commune, est bâti à mi-côte sur la rive gauche de l'Almont, dans une situation assez pittoresque ; le village s'étend à l'est jusqu'au parc de Vaux-le-Vicomte, et au nord jusqu'à la rivière d'Almont ; ses rues au nombre de 15 sont larges, sauf quelques-unes et bien entretenues ; une place magnifique, celle du fourneau entourée d'une double rangée de tilleuls occupe le centre du village ; une autre place appelée le Pleu et également entourée de tilleuls et d'une clôture en bois est située devant l'Ecole des garçons.
La population totale de a commune est de 967 habitants ; elle se répartit de la manière suivante entre le chef lieu de la commune et les hameaux :

Le nombre des maisons habitées est de 282 et celui des ménages de 337.

Superficie territoriale

La superficie totale du territoire est de 1018 hectares, 5530 ; elle se décompose ainsi :

Près d'un tiers du territoire est planté en bois ; les essences qui dominent, surtout dans le parc de Vaux-le-Vicomte, sont le chêne, le hêtre, le marronnier et le bouleau. La vallée de l'Almont est couverte de peupliers, d'aulnes et de saules ; les coteaux qui bordent cette vallée, autrefois couverts de vignes et d'arbres fruitiers, sont maintenant envahies par l'orme, l'acacia, et différentes essences n'ayant pour ainsi aucune valeur commerciale. Depuis quelques années, les vignerons si fortement éprouvés par les gelées et les maladies qui ont causé de terribles ravages dans le vignoble recommencent à planter ces coteaux d'arbres fruitiers.
Espérons que leurs efforts seront couronnés de succès.
Le parc de Vaux-le-Vicomte seul fournit chaque année, en assez grande quantité, des bois de charpente et de construction.

Nature du sol - Ses produits

La commune de Maincy est assez bien partagée au point de vue de la fertilité de son sol, puisque sur les 1019 hectares dont se compose son territoire, 24 hectares seulement, soit 2,35 pour cent, sont improductifs. Cette fertilité est, il est vrai, très variable d'un lieu à un autre, néanmoins le blé pousse à peu près partout et donne des récoltes généralement satisfaisantes. Les terres comprises entre les Routes de Montereau et de Nangis et la rivière d'Almont sont des terres franches, très productives, d'un travail facile et propres à toutes espèces de cultures : la partie du territoire bornée par l'Almont, la commune de Rubelles et la route de Melun à Montmirail est moins favorisée ; ces terres calcaires, caillouteuses ne donnent pas toujours de récoltes rémunératrices ; elles étaient éminemment propres à la culture de la vigne ; mais le vigneron découragé par les mauvaises récoltes, a dû arracher ses vignes et adopter un autre mode d'exploitation.
Le sol produit toutes espèces de céréales, du fourrage et du foin en abondance, des plantes racines et des pommes de terre. Le maïs, les seigles et le sarrasin sont cultivés comme fourrage et mangés en vert. Le foin provenant des prairies de la vallée d'Almont, sont presque tous livrés en commerce.
Maincy était, il y a une cinquantaine d'années, un pays de vignoble par excellence qui produisait une moyenne de 5 à 6000 pièces de vin (de 200 litres chacune), et qui alimentait une grande partie de la Brie ; presque tout son territoire était couvert de vignes ; il ne lui en reste guère aujourd'hui qu'une trentaine d'hectares, et encore le cultivateur découragé en arrache-t-il tous les ans. Les parties du territoire où se trouve encore de la vigne sont : les Nonettes, le Noyer Pâteux, Fort à faire, Derrière l'Elise, la Plante Madame, les Coudrays, les Bourgognes, les Manchavoires, les temps Perdus.
Les produits du sol suffisent et au delà aux besoins des habitants ; une partie seulement est consommée à Maincy ; le reste s'écoule sur Paris par le marché de Melun et la ligne de Lyon.
Le sol est très morcelé : 12802 parcelles, ce qui ne fait qu'une moyenne superficielle de 8 ares à peu près par parcelle. La culture de la vigne a été la cause de ce morcellement exagéré ; cette culture se faisant à bras, il n'était pas nécessaire que les parcelles fussent étendues ; mais aujourd'hui la charrue a remplacé le crochet et l'exploitation du sol est devenue difficile ; il serait préférable que les particuliers s'entendissent pour faire des échanges et diminuer le nombre de parcelles en les réunissant.
L'on ne compte que deux fermes dans la commune : celle de Maincy appartenant à M. le Comte H. de Choiseul et établie dans l'ancien château des seigneurs, et la ferme de Vaux-le-Vicomte attenant au château du même nom.
La petite culture et la petite propriété règnent en souveraine à Maincy : de là l'aisance très appréciable des petits cultivateurs du village.

Animaux domestiques

Voici à quelques unités près le nombre des animaux domestiques existant dans la Commune :

Commerce et Industrie

La Commune étant essentiellement agricole, le commerce a pour aliment principal le produit du sol. Ainsi que je l'ai fait remarquer précédemment les produits qui ne sont pas consommés dans la commune sont vendus sur le marché de Melun ; les pommes de terre sont expédiées sur Paris, la paille provenant de la ferme de Maincy est livrée aux papeteries d'Essonnes, le foin, quand il n'est pas vendu au marché de Melun, s'écoule sur Paris ou est vendu à l'Armée.
Le lait est absorbé en grande partie par la ville de Melun ; quelques ménagères fabriquent des fromages gras, mais presque toutes préfèrent vendre leur lait à la ville ; l'on ne fait point de beurre ici, et les habitants, même les propriétaires de bestiaux, sont obligés de s'approvisionner de cette denrée à Melun qui reçoit les beurres estimés du Gâtinais.
Une autre conséquence de la vente du lait, c'est qu'il n'est fait aucun élevage de veaux gras. Tous sont vendus " laitons ", c'est à dire lorsqu'ils sont âgés de 8 à 10 jours.
Quelques bœufs, mettons 20 au maximum après avoir été employés aux labours d'automne et aux semailles de printemps sont engraissés et livrés à la boucherie.
Il n'existe pas de troupeaux proprement dits dans les fermes de Maincy ; les grands pâturages les plaines manquent ; le sol est trop divisé.
Les fermiers achètent quelques centaines de moutons chacun, les engraissent et les livrent ensuite au marché de la Villette à Paris.
La volaille est l'objet d'un commerce assez suivi.

Industrie

L'industrie est assez pauvrement représentée à Maincy ; il n'existe qu'une fabrique de balais de bouleau, et 4 moulins de peu d'importance établis sur le Rû de Maincy. Deux de ces moulins sont hydrauliques ; les deux autres sont mixtes, c'est à dire qu'ils emploient simultanément l'eau et la vapeur lorsque le besoin s'en fait sentir ; le rendement de ces moulins est peu important ; leur produit est livré aux boulangers des environs.
A signaler une industrie qui, implantée il y a une quarantaine d'années dans le pays a singulièrement prospéré : je veux parler du blanchissage. Etablies au nombre de 17 dans le village, les blanchisseurs n'occupent pas moins de 100 ouvriers et surtout ouvrières chaque jour.
Trois de ces industriels vont à Paris tous les 15 jours, les autres bornent leurs tournées à Melun et les environs. Cette industrie rend un réel service au pays occupant dans le village un grand nombre de jeunes filles qui seraient obligées d'aller chercher en dehors de leurs familles une occupation quelconque, si ce genre de travail n'existait pas à Maincy.
Les autres commerçants ou artisans proprement dits, c'est à dire tenant boutique, sont en nombre de 53 ; la plupart des métiers les plus usuels sont représentés.
Quelques tailleurs de pierre ont tenté d'exploiter des carrières de pierre de taille sur la rive droite de l'Almont ; cet essai n'a pas réussi ; la pierre est suffisamment belle, mais elle n'est pas connue et ne se vend pas.

Château de Vaux-le-Vicomte


Enseignement primaire


Maincy, 13 décembre 1888
L'Instituteur

Aubé


Tableau des Instituteurs qui ont exercé à Maincy de 1662 à 1888.


Retrouvez la version originale sur le site des Archives Départementales de S.-et-M.

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