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Dépliant publicitaire de la maison Barbier

Reproduction intégrale du texte et des images, seules les arabesques qui ornent les pages (style art déco ou années 1930) n'ont pas été reproduites. Ce document n'est pas daté. Le contenu est intéressant mais à prendre avec précautions : on remarquera, par exemple, la différence au niveau de la redevance du meunier à la Table du Roi par rapport aux descriptions des abbés Guilbert et Goudemetz...

La maison Barbier - le moulin de Poignet

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La maison Barbier
“ Pour leur excellente tenue, la qualité et la variété de leurs produits, des établissements de commerce renommés existent à Melun. La maison Barbier, rue de l'Hôtel-de-Ville, est du nombre. Epiceries, denrées coloniales, confiseries, pâtisseries, liqueurs fines et de choix rivalisent avec les réputations les mieux établies, avec les marques les plus appréciées dans le monde commercial.
La maison est ancienne, une des plus vieilles de Melun peut-être. Elle a vu passer nombre de générations; mais s'il était donné à ces mêmes générations de comparer ce qu'elles virent avec ce qu'on voit aujourd'hui, que d'étonnements, que de surprises !
Des délicatesses sans nombre, des confiseries et des pâtisseries exquises, mille gourmandises tentatrices, que les feux de l'électricité, qui inondent, le soir, l'élégant magasin, rendent plus séduisantes et plus désirables encore. L'art du confiseur-pâtissier s'y révèle par des merveilles.
Nos pères n'auraient pu concevoir tant de raffinements, eux dont les festins se bornaient à être copieux, rustiques même, entremêlés de
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La maison en 1820
grosses pièces de viandes, de solides pâtés bien bourrés de chair, de grandes tartes et de grosses brioches, qui dominaient de difficiles problèmes de digestion aux estomacs les plus résistants. La cuisine Barbier marche de pair avec son officine de pâtisserie, les produits qui sortent de l'une et de l'autre font la renommée de la maison.
Ce qui n'est pas moins curieux à voir c'est la confection, la fabrication de ces choses, pour lesquelles on se damnerait, s'il n'y avait pas, pour cette fatalité, d'autres péchés que celui de gourmandise. Mais il n'est pas donné à tout le monde d'aller à Corinthe ni de pénétrer dans les arcanes dame grande maison de comestibles. C'est dommage, on apprendrait beaucoup de secrets et l'on apprécierait surtout le soin qui préside aux manipulations délicates et difficiles des œuvres de gueule, — comme dirait Rabelais, — qui apparaissent sur nos tables aux jours de gala.

Les anciens ateliers de la maison de commerce principale de la rue de l´Hôtel-de-Ville étant devenus insuffisants, M. Barbier leur a adjoint une succursale grandiose, par l'acquisition qu'il a faite récemment de l'ancien moulin de Poignet, sur la rivière d'Almont, en amont du pont Saint-Liesne.
De ce moment, dans le vieux moulin remis à neuf, modifié, transformé, et qui servit pendant quelque temps à une panneterie mécanique d'une durée éphémère, la fabrication a pris un développement que l'exiguïté relative des locaux de la rue de l'Hôtel-de-Ville ne permettait pas. Une turbine, qui est l'expression des derniers progrès de la mécanique, y remplace la roue massive que le courant de l'eau faisait mouvoir péniblement, et par elle tout se meut et s'actionne, à l'aide de mille mécanismes divers, dans ce qui fut aux siècles passés, sous les règnes des premiers Capétiens, le moulin royal de Poignet.
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Vue du laboratoire
Tout va concurremment, sans jamais s'arrêter, comme une image du mouvement perpétuel : fabrication d'électricité, de glace hygiénique, de pâtes diverses, de biscuits, de chocolats, de confiseries, que sait-on encore.
Qu'en diraient les anciens meuniers de jadis, enfarinés, coiffés du classique bonnet de coton, fidèles aux traditions, qui faisaient, qu'à la fin du siècle dernier Poignet, malgré sa réputation de moudre finement, ne donnait pas de meilleure farine qu'à l'époque de Philippe-Auguste et de Saint-Louis ?

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usine hydraulique
II a une vieille histoire l'antique moulin, transformé en usine modèle comme en édifie le XXe siècle. Son origine se perd dans les âges les plus reculés. Dès que vint à un homme intelligent, créateur et penseur, l'idée de faire tourner une roue par le mouvement d'une chute d'eau, le moulin de Poignet, primitif et rudimentaire, ne larda pas à être établi dans les prairies de l´Almont, à proximité de Melun.

Ce fut une propriété du domaine royal, à une époque où tout ce qui était lucre et profit appartenait au monarque. Il en fut ainsi jusqu´à la Révolution, qui abolit la Royauté, confisqua et vendit les biens constituant son apanage. Saisi nationalement, offert aux enchères, Poignet passa aux mains de différents particuliers, avant d'arriver en la possession de M. Barbier, qui en a fait ce que l'on sait. Certains des rois qui le possédèrent, Louis VII, Philippe-Auguste et Saint-Louis entre autres, protecteurs des humbles et des petits, assignèrent différentes rentes en argent et en nature à prendre sur leur moulin de Melun au profit d'œuvres et d'établissements charitables. Les lépreux de la plaine Saint-Lazare, sur la route de Paris, y percevaient, en vertu d'une libératilé [?] de ce genre, leur consommation annuelle de pain.
Le meunier, qui rendait un assez gros loyer au domaine royal, était en outre tenu d'un usage assez bizarre, dont il s'acquittait ponctuellement chaque année le premier jour de mai.
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Le Moulin de Poignet au XIe siècle
(D'après un dessin du temps)
Revêtu de ses plus beaux atours, il portait au Grand Maître des eaux et forêts, sur la Table-du-Roi, à mi-chemin de Melun et de Fontainebleau, une appétissante et Croustillante galette, comme en fait à présent la pâtisserie Barbier. C'était la reconnaissance de la coutume qu'avait le meunier d'envoyer paître ses bêtes cornues, et asines dans les prairies de Trois-Moulins, dépendant aussi du domaine royal.
Le jour des Rois autre galette, celle-ci offerte au gouverneur de la Ville, représentant le roi en diverses circonstances. Au XVIIIe siècle, certain meunier, flatteur ou très au point dans ses affaires, pensa, être agréable au gouverneur en substituant un Louis d'or à la fève traditionnelle, un beau louis d'or à l'effigie de Louis XV. L'intention n'était pas banale et méritait au moins un remerciement à l'adresse du meunier généreux.
Mais, par malheur, n'arriva-t-il pas que le gouverneur, Messire Riotte de la Riotterie mordant sa part de galette et rencontrant le louis, se cassa l'unique dent qui lui restait... I1 la trouva mauvaise et garda rancune au meunier.
Son éphémère royauté ne le consola pas de la perte de la seule dent meublant encore sa bouche édentée. Le locataire de Poignet ne recommença plus.

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Le moulin de Poignet actuel
Fabrique de glace hygiénique
Reconstruit à neuf, embelli, agrandi, doté d'un mécanisme et d'un outillage nouveaux, animé par un mouvement et un travail incessants, le vieux moulin n'offre plus rien de son aspect d'autrefois, pittoresque peut-être. Mais combien mesquin, parfois délabré et quasi croulant. Le progrès a fait plus que l'effleurer, ses manifestations s'y sont produites sous plusieurs formes, qui en ont fait l'usine modèle où la maison Barbier prépare et fabrique la plupart de ses excellents produits. ”



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